Auridia

En 2E 567, cela faisait quelques années que le Roi Camoran était en guerre avec les Orques des bois. Gaenry se montrait entreprenant, il organisait les défenses du Roi, combattait aux côtés de ses hommes et tenait en échec les Orques. Il se faisait largement remarqué par le Roi mais aussi par les instances militaires des Haut-elfes. La formation du Domaine d’Aldméri rapprocha les peuples du Val-boisé, en guise de bonne volonté de la part du Roi Camoran, celui-ci détacha une unité des ses rôdeurs à Auridia. Il mit Gaenry à la tête de cette unité, pour ses prouesses aux combats et stratégiques, mais lui assigna un suppléant pour lui enseigner les rouages de la politique, la finesse de la politesse et de la bienséance. Les origines de Gaenry et son choix de ne pas rompre le Pacte Vert ne lui facilitèrent pas la tâche. Son caractère non plus. Gaenry, archer émérite et intelligent, était d’une arrogance sans borne. Ce trait de caractère n’était pas courant chez les Elfes des Bois, et jurait d’autant plus lorsqu’il rejoignit les Altmers.

Gaenry partit donc pour Auridia, accompagné d’un petit détachement de rôdeurs sous ses ordres. Sa femme et sa fille le suivirent, pour l’accompagner et le soutenir dans ce changement. Sur la route, leur cœur se serra en quittant le Val-boisé, ni Gaenry ni Finwee n’avaient encore quitté la protection du Vert. Ils embarquèrent sur le bateau les menant à Auridia avec une appréhension naturelle, quitter à la fois leur terre, leur culture et leur famille fut difficile. Mais nécessaire pour le bien du Domaine en construction, et ils le savaient. Les routes n’étaient pas toutes sûres, de nombreuses tensions locales ou la présence de bandits rendaient le trajet éprouvant pour les civiles, mais les rôdeurs de Voileronce se débarrassaient efficacement des menaces sur leur trajet. Les Haut-elfes présents, dont la mission était de les conduire jusqu’à Auridia, admirèrent leurs talents mais se montraient également fort utiles pour défendre le convoie. Finalement, les rôdeurs de Voileronce et leur famille arrivèrent à Auridia. Cette île, au climat et à la végétation bien différents de ceux du Val-boisé, semblait tellement isolée du Vert, le cœur de Finwee se serra d’avantage, elle tint bon en tirant sa force de la présence de sa fille. Faejine, maintenant âgée de trois ans, était espiègle, vive et joyeuse à souhaits. Elle faisait la fierté de sa mère. Gaenry, lui, se raccrochait plutôt aux rôdeurs placés sous sa responsabilité, il maintenait l’ordre et la cohésion du groupe, planifiant leurs déplacements et ceux du convoi, organisant les rondes et les rations. Finalement, il prit goût au commandement. Son arrogance lui valant quelques remontrances des Haut-elfes mais celles-ci alimentaient sa fierté et il ne manquait pas de jouer avec eux. Gaenry n’était pas mal vu des Haut-elfes, l’arrogance était leur domaine, ils étaient même étrangement proches de lui, et malgré les tours qu’ils se jouaient, se faisaient confiance mutuellement.

Le convoi arriva enfin à Prime-tenure, la plus grande ville Altmer de tout l’actuel Domaine d’Aldméri. Les rôdeurs furent reçus en grandes pompes par le roi Hidellith et son héritière, Ayreen. Les récits des Altmers ayant accompagnés le convoi furent grande impression et le roi félicita personnellement Gaenry qu’il demanda à ses côtés. Le Bosmer arrogant accepta, bien sûre, l’invitation. Depuis lors, Gaenry passa le plus clair de son temps avec les politiques et militaires Altmers. Ses rôdeurs n’en restèrent pas pour compte, il s’arrangeait pour leur trouver toute sorte d’occupation, mais il délaissa sa famille. Son arrogance et sa fierté, déjà grandes pour un elfe des bois, grandirent avec sa renommée. Alors, lorsque son unité de rôdeurs fut placée sous le commandement du prince Naemon, à la suite de la disparition de l’héritière Ayreen, Gaenry n’attendit plus de sa fille, bientôt en âge de suivre l’éducation normale, qu’elle suive le même chemin que lui, qu’elle contribue à sa propre gloire.  Ne refusant rien à son marie, qu’elle chérissait encore malgré son absence, Finwee inscrivit donc Faejine dans une école altmer de Prime-tenure. Faejine, espiègle et maligne, se fit des amis facilement et elle prit goût à l’école. Sa mère l’éduqua également aux coutumes de son peuple, lui apprit son histoire et ses croyances. Le Pacte Vert prit une dimension importante, loin de ses terres natales, l’enfant s’y accrocha comme pour se rappeler ses racines. Gaenry, ravi de savoir que sa fille suivait les pratiques du Pacte Vert, vit là une occasion de montrer un peu plus son influence, il confia son apprentissage de la chasse à l’un de ses rôdeurs, mais ne prit pas plus de temps pour leur rendre visite.

A l’âge de six ans, en 2E 570, Faejine intégra une école militaire où elle apprit les rudiments du combat et de la magie ainsi que de la stratégie. Consciente de la renommée de son père et souhaitant, comme tout enfant de son âge, que ses parents fussent fières d’elle, Faejine s’investit énormément dans ses études ainsi que dans la chasse avec les rôdeurs, dans le respect du Pacte Vert et les pratiques ancestrales. Déjà de petits bosses révélant de futures cornes pointaient sur son front,  faisant la fierté de toute sa famille. Au court de sa formation, ses professeurs altmers décelèrent également chez elle une affinité pour la magie, rien d’anormal pour une Bosmer, encore moins parmi les Altmers. De part ses efforts, ses aptitudes magiques et le statut de son père, beaucoup dirent d’elle promise à un grand avenir.