Cette
rencontre entre Gaenry et sa fille causa malheureusement encore plus de
désordre que le lien rompu entre eux. Faejine, ne cachant pas ses
sentiments envers son père, troubla sa mère qui devint très affectée pas
cette rupture. Finwee fut prise de chagrin, ne supportant pas ces
querelles et la haine que son premier et unique enfant portait à son
père. Finwee Odria mourut quelques mois après cette rencontre, dans de
sombres circonstances. Beaucoup parlaient de maladie, de fatigue ou
encore d’assassinat. Mais Faejine était convaincue que sa mère s’était
donnée la mort à cause du chagrin. Elle se sentit responsable de sa mort
et rejeta une haine encore plus grande sur Gaenry.
Dès
lors, elle refusa tout contact avec lui et décida de lui prouver son
erreur. Elle s’efforcerait de lui prouver qu’il était possible d’être
respecter en tant que Bosmer, impliquant toute sa culture et ses
coutumes. Elle se plongea avec encore plus d’acharnement dans ses
études, bien déterminée à tout maîtriser. Elle passait tout son temps à
étudier et à ruminer sa haine et sa tristesse. Faejine ne s’ouvrait
désormais plus à personne, son côté espiègle et jovial sembla
disparaître. Elle obtint, quelques mois plus tard, son brevet puis passa
le concours pour entrer dans l’école d’officier de Prime-tenure. La
Bosmer le réussit haut la main, obtenant une bourse d’étude confortable
et s’installa dans le pensionnat. Durant ses études, elle apprit tout ce
qu’elle put. Elle s’entraîna au maniement des armes de manière plus
intense, plus poussée qu’à l’école militaire, l’histoire et la stratégie
prirent une place plus importante également. Elle fut également formée à
mener des enquêtes, étudier les documents et décrypter les codes. Des
cours pour mener les hommes au combat précédèrent aux cours de
politique, d’étiquette et de politesse. Les journées des étudiants
étaient particulièrement difficiles physiquement et mentalement, pensées
pour décourager ceux n’ayant pas la trempes qu’être officiers d’armée
nécessitait.
Passant son temps à étudier et à ruminer ses sombres pensées, la Bosmer ne s’ouvrait plus à personne. Elle s’investit exclusivement dans ses études, et tint bon. Faejine montra un très bon potentiel et ses professeurs étaient contents d’elle. Son investissement et ses efforts la firent progresser rapidement, ses camarades devinrent petit à petit plus âgés qu’elle, certains furent jaloux de son talent. Mais Faejine n’y accorda pas la moindre attention. Ne parlant à personne, ne s’intéressant à rien d’autre que ses études, son attitude renfermée, son regard toujours dur et déterminé semblaient attirer les foudres. Il y avait bien eu quelques altercations entre la Bosmer et des aînés, mais elle prenait sur elle, se recentrant sur son objectif. Ses altercations, ses difficultés et les coutumes de son peuple lui forgèrent le caractère et la patience. Les coutumes bosmers voulaient que ces embêtements se règlent par des tours, des farces, mais Faejine ne cherchait pas à s’engager dans cette spirale. Durant toutes ses études à l’école d’officiers de Prime-tenure, Gaenry ne se manifesta pas, lui et sa fille ne se croisèrent même pas une fois.