Cérémonie

Le
jour de la cérémonie des diplômes arriva enfin. Le temps était adéquat,
pas de nuage, une légère brise marine et une ancre toujours active.
Faejine avait revêtu son armure bleu et doré et empoignait un long
bâton, commandé spécialement à un artisan impérial de passage, un
certain Kyuji. Ellle rejoignit la cours où allait se dérouler la
cérémonie. Sur le chemin, elle put voir tous les futurs officiers
équipés de leurs armures, l’air réjouit parfois, grave le plus souvent.
Les armes qu’ils portaient allaient de l’épée simple à l’arc en passant
pour tous les types d’armes possible. Beaucoup cependant préféraient les
bâtons, les Altmers avaient depuis toujours une affinité particulière
avec la magie. Dans la cours, devant les diplômés alignés, les
professeurs et les hauts gradés militaires et politiques se réunirent.
Le prince Naemon était également présent, en tant qu’héritier du trône.
La cérémonie était d’une efficace simplicité, les diplômés furent
appelés à venir chercher ce qui symbolisait leur diplôme. Chaque symbole
était personnel, pouvant aller d’une arme rituel à la simple pierre
précieuse en fonction des affinités de chacun. Lorsque Faejine fut
appelé, tous les professeurs l’applaudirent, les militaires et
politiques fixèrent leur regard sur elle, la jugeant, parfois pas
curiosité, parfois d’un œil critique ou appréciateur. Elle rejoignit le
prince qui se retourna et lui tendit son symbole. Sur un tissu délicat,
le prince lui présenta le symbole d’Yffre, gravé finement dans un os,
les branches et feuilles représentant le Pacte Vert. Faejine leva les
yeux vers le Prince et le remercia d’un signe de tête avant d’exécuter
la révérence d’usage de la cérémonie puis rejoignit sa place dans les
rangs des diplômés. Ce symbole, représentant à la fois la fin de ses
études, son lien avec le Pacte Vert et ses racines, était un présent de
grande valeur. Gravé dans l’os, il respectait les pratiques de son
peuple et revêtait une signification particulière pour la Bosmer. Une
première preuve qu’il était possible de gagner l’estime d’autrui dans le
respect de ses origines.

Lorsque
la cérémonie prit fin, tous les diplômés avaient reçu leur symbole.
Certains militaires ou politiques abordèrent alors les nouveaux
officiers pour les recruter. Faejine attira l’attention de plusieurs
militaires, avec qui elle discuta naturellement des combats menés en
Cyrodil, ceux contre les armées du prince daedra ou encore de stratégie.
La Bosmer fut invitée à rejoindre plusieurs unités pour y apporter son
soutient stratégique et au combat. Elle leur promit de prendre sa
décision rapidement et de leur faire savoir de son choix dans les plus
brefs délais. Elle les salua avant de prendre congés alors qu’il ne
restait déjà plus que quelques personnes dans la cours. En se
retournant, Faejine croisa le regard de cet Altmer avec qui elle avait
fait équipe de nombreuse fois auparavant. Elle lui fit un signe de la
tête et se dirigea vers la sortie. L’Altmer répondit à son signe de tête
mais ne la quitta pas des yeux. Une fois que la Bosmer eut passé la
porte, il soupira et sortit à son tour de la cours.

Faejine
passa la soirée à ranger ses affaires, c’était la dernière nuit qu’elle
passerait au pensionnat. Elle nota ensuite par écrit les différents
postes qui lui avaient été proposés. Elle cherchait un poste qui lui
permettrait de mené des combats contre les armées de Molag Bal, les
affrontements pour le trône de Cyrodil ne l’intéressaient que très peu.
Elle tira un trait sur deux noms de sa feuille, il lui restait à choisir
entre deux autres. Les deux postes proposaient à la fois du soutient
stratégique et du combat au front. Leurs champs d’actions étaient les
territoires d’Auridia et du Val-boisé, et leur mission était
principalement de repousser les armées du prince Daerdra. Les deux
postes se révélèrent assez similaires. Pour les départager, elle nota
les noms des personnes avec qui elle avait discuté dans l’après midi,
Siraën Lothelil et Inior Artdarion. Aucun des deux commandants n’avait
fait grande impression à la Bosmer, ils avaient tous deux montré autant
d’intérêt pour ses qualités de combattantes que magiques et
stratégiques. Elle ferma les yeux et les visualisa dans son esprit.
Aucun d’eux n’avait de signe particulier, aucun ne l’attirait plus que
l’autre. Elle n’arrivait pas à choisir. Soupirant, elle décida de
choisir au hasard. Elle compta le nombre de lettres dans leurs noms…
Autant pour l’un que pour l’autre, s’en devenait risible. Elle haussa
les épaules et choisit le premier à l’avoir abordée, rayant un nom sur
sa feuille. Son commandant serait Siraën Lothelil. Faejine écrivit des
lettres de remerciements et d’excuses pour les trois postes qu’elle
refusait et chargea un courtier de les livrer demain à la première
heure. Enfin la Bosmer se coucha alors que la nuit était déjà bien
avancée.

Le
lendemain, Faejine s’habilla avec des habits classiques, n’étant plus
étudiants mais pas tout à fait militaire, et se rendit à la caserne. Là,
elle dépêcha un commis pour récupérer ses affaires au pensionnat, puis
se dirigea vers le quartier de son futur commandant. La Bosmer ne se
sentait pas à sa place en tenue civile contrairement à de sa visite
quelques jours auparavant où elle s’y était senti très à l’aise.
Soupirant, elle demanda son chemin à un militaire qu’elle ne connaissait
pas. Celui-ci, curieux de trouver une civile Bosmer ici, la conduisit à
travers la caserne en lui faisant la discussion. Siraën Lothelil se
trouvait dans une cours, en train de superviser l’entraînement de son
unité. Faejine remercia son guide et prit quelques instants pour les
observer. Ils étaient bien coordonnés, parfaitement synchronisés et
disciplinés. La Bosmer devrait s’y plaire. Faejine se décida enfin à
aller se présenter à son futur commandant.