Le
commandant Lothelil accueillit chaleureusement Faejine et la présenta
au reste de l’unité avant de lui parler en aparté. Une fois éloigné des
autres membres de l’unité, il lui expliqua plus en détails leurs
missions, leur rôle et leur périmètre d’action. La Bosmer serait à la
fois combattante et en soutient stratégique sur le front. C’était
parfait pour elle qui ne se voyait que sur le terrain, au milieu des
combats. Une fois la présentation terminée, le commandant emmena Faejine
vers les quartiers privés des membres de l’unité pour lui faire visiter
les locaux. A côté du lit qui lui était destiné, elle trouva une
armoire et un mannequin sur le quel reposaient les éléments d’une armure
neuve. Tout en acier noble gris et or, en courbes et doublée de cuir,
l’armure était magnifique. Le commandant Lothelil lui expliqua qu’elle
devrait aller la faire ajuster sur l’instant pour prendre sa place dans
l’unité, une fois fait, elle rejoindrait l’unité au terrain
d’entraînement. La Bosmer s’exécuta, elle emballa sa future armure et se
rendit à l’armurerie où elle la fit ajustée.
C’était déjà le début de l’après-midi quand Faejine rejoignit enfin
le reste de l’unité pour commencer l’entraînement. Enfin, il s’agit plus
d’un test que d’’un entraînement. Faejine dut montrer ses talents à
tous les autres membres de l’unité, elle les combattit un à un ou en
deux contre un, puis en équipe pour s’immerger dans la synergie de
l’unité. La Bosmer appréciait ce genre d’exercice et s’y prêta bien
volontiers. Au contraire des étudiants de l’école, les militaires, déjà
bien entraînés, montraient une cohésion parfaite, les ordres se
limitaient au stricte minimum mais la réponse des combattants était
toujours immédiate et coordonnée. Durant ces exercice Faejine dévoila
ses capacités magiques, jouant à invoquer lances dorées, murs d‘éclairs,
boules de feu et, à la surprise générale, incantations de soin. Toute
l’unité, surprise, se retourna vers elle lorsqu’elle finit son
incantation. Il semblait que personne n’était au courant de ses pouvoirs
là. Le commande Lothelil, sourit en coin aux regards surpris que lui
lançaient certains membres de l’unité et s’avança pour parler à tout le
monde. Il expliqua avoir recruté la Bosmer non seulement pour ses
capacités au combat ou son sens stratégique, mais aussi pour ses talents
de rétablissement. Il se moqua gentiment de ses soldats en expliquant
que l’invocation de la lance dorée auraient dû leur mettre la puce à
l’oreille et que Faejine était un templier. Les membres de l’unité
rirent et crièrent, ils avaient justement besoin d’un templier à leur
côté pour les futures missions, les armées de Molag Bal étant plus
dangereuses que ce à quoi ils s’attendaient. Le commandant reçut alors
un ban général. Faejine fut surprise de ce changement d’ambiance
radicale mais prit part aux réjouissances spontanées mais de courte
durée. Le commandant les remit en ordre d’un geste et les exercices
reprirent. Lothelil orienta ensuite les ordres de façon à exploiter les
incantations de rétablissement de Faejine et la dynamique du groupe
évoluait différemment maintenant.
Les jours suivants, l’unité de Lothelil revit sa cohésion et sa
synergie pour prendre en compte les nouveaux atouts de l’équipe. Le
commandant et Faejine discutaient régulièrement des déplacements et des
positionnements dans l’unité pour exploiter les sorts de rétablissement
tout en comblant les faiblesses que cela impliquait. Faejine se sentit
rapidement impliquée et intégrée dans l’unité. Ce n’était pas la seule
femme ni la seule Bosmer et les militaires ne s’encombraient ni de
préjugés ni de jalousie. Leurs objectifs communs, leur commandement
commun et leurs combats côte à côte permettaient d’oublier rapidement
toutes les différences. Quelques semaines après l’arrivée de la Bosmer,
les mouvements et actions de l’unité étaient parfaitement coordonnées et
exécutés à la perfection. Alors, quand le commandant Lothelil annonça
qu’ils étaient envoyés en mission à Prasin, toute l’unité de se réjouit
de tester leurs nouvelles manœuvres. Dès le lendemain, l’unité se mit en
route pour les terres de Prasin, dans le Val-boisé. Sur le trajet, le
commandant Lothelil leur détailla la mission. Elle consistait à
parcourir la région d’est en ouest et de libérer la région de la
présence de l’armée de Molag Bal. Entre les ancres noires de la région
et leur réseau d’approvisionnement des drémoras, l’unité aurait fort à
faire, ce qui n’était pas pour leur déplaire. Bien au contraire, voila
trop longtemps que l’unité était en attente, cloîtrée dans la caserne à
ne faire que des exercices. Il était temps de passer à l’action.
Toute l’unité du commandant Lothelil était donc en effervescence dans
la cours au moment du départ. Les paquetages étaient faits, les
chariots attelés, les armes et armures lustrées, les hommes et femmes
silencieux, impatients. Le trajet serait long et monotone à travers les
forêts du Val-boisé jusqu’à Prasin. Le commandant arriva enfin pour
donner l’ordre de départ. Tout se mit en route d’un même mouvement,
l’unité de Lothelil mettait toujours un point d’honneur à montrer toute
leur discipline. Faejine, à cheval sur une grande jument noire,
chevauchait aux côtés du commandant et des deux autres officiers. Sur le
trajet, la Bosmer était en charge de l’approvisionnement, elle
surveillait donc du coin de l’œil que les chariots suivaient bien,
prenait notes des rations distribuées et se chargeait du ravitaillement
en eau et vivres. Elle aimait ce genre de travail, cela lui permettait
d’être en contact avec les gens des villages traversés. L’aspect
salutaire de son poste s’accordait également parfaitement avec son rôle
au combat.