L’Almazan

Une décennie de vie au sein de la tribu plus tard, l’Homme Sans Ecaille émit le désir d’en faire pleinement partie. Les Zamdaatig refusèrent d’accéder à sa requête. Malgré qu’il vive parmi eux, qu’il eut adopté les coutumes et le culte, malgré toute son implication, l’Etranger n’était pas un Raen. Alors l’Homme Sans Ecaille pria avec une ferveur redoublée l’Esprit Paon. Il finit par lui répondre et lui montrer la voie qu’il devait suivre.

L’Homme Sans Ecaille passa les deux décennies suivantes à enrichir le culte et la magie des prêtres. Ensembles, ils découvrirent de nombreux rituels alliant la magie Zamdaatig, celle de l’Etranger et les pouvoirs divins du Paon. Il devenait un pilier du culte, un pilier de la tribu et un pilier du village. Sentant le poids du temps, l’Homme Sans Ecaille fit don de la source de sa magie à la tribu. L’Almazan. Une pierre qu’il avait forgée bien longtemps auparavant dans son pays, qui devait être transmise de génération en génération pour révéler son pouvoir. Une pierre blanche gravée d’un symbole et qui pouvait contenir des connaissances de la magie et des rituels. L’Etranger et l’Esprit divin transmirent cette pierre et ses pouvoirs au prêtre le plus fervent et le plus honorable, nommant ainsi le premier Grand Prêtre du temple.

La tribu désormais sédentaire et hiérarchisée devint un clan. Exclusivement tourné vers la religion et la protection du Paon et de la vallée, le clan changea de nom, adoptant une signification plus proche de ce qu’ils étaient désormais. Ayatgid dans la langue ancestrale. Atagi, dans cette langue commune parlée à travers les continents. Ils choisirent le Grand Prêtre du temple comme chef clanique. Enkhtaivan Ayatgid, premier chef de clan et premier Grand Prêtre. L’Almazan devint également le symbole du chef de clan. Les coutumes formèrent des traditions ancrées, et de nouvelles, liées à l’organisation et particulièrement à l’Almazan, furent établies.

Intégrer l’Homme Sans Ecaille au sein du clan fut le premier acte d’Enkhtaivan, lui rendant honneur, reconnaissant sa contribution, son existence et son savoir. Légitimé dans son statut, l’Etranger fut baptisé par Enkhtaivan. L’Homme Sans Ecaille quitta la terre de vivants en tant qu’Ayatgid quelques lunes plus tard, couvert des honneurs et des rites ancestraux. Le Paon fit souffler un vent chaleureux sur la vallée en son honneur durant neuf jours. Et les Ayatgid se promirent d’ouvrir les portes du village aux étrangers tant qu’ils en adoptaient les traditions, les coutumes et les lois.